Présentation à l’ESA – Quand la Science rencontre l’Art

Soutenu par le Pôle de Recherche MTE, les chercheurs du LPCA (Hervé DELBARRE, Eric FERTEIN et Patrick AUGUSTIN), accompagnés par la chargée de communication du Pôle MTE (Véronique VANVINCQ), sont intervenus à l’École Supérieure d’Art (ESA) du Nord Pas-de-Calais, dans le cadre d’un Atelier d’Initiation à la Recherche Création (AIRC ‘Zéphyr et Aquilon’) autour de la météorologie. Destiné aux étudiants du 1er cycle de l’ESA, cet atelier était encadré par Cyril GRIGNON (Professeur de philosophie) et Laëtitia LEGROS (Professeure de dessin) : « Cet atelier vise à se demander en quoi la météorologie peut nous aider à construire des schémas opératoires susceptibles d’expliciter les comportements artistiques et, plus largement, les attitudes esthétiques — tout particulièrement ceux qui s’affirment au sein de notre milieu de vie, indissolublement mêlé d’images, de techniques et de médias ».

Ce mardi 21 novembre 2023, des expériences scientifiques dédiées aux étudiants de 2ème année de l’ESA, ont été réalisées afin de les aider à trouver de l’inspiration à partir d’une présentation des phénomènes météorologiques (Photos 1, 2), des appareils scientifiques (Photo 3) et de la transmission de la culture scientifique par une approche ludique (Photos 4).

Ainsi, la force de Coriolis, les anticyclones, les dépressions, la force centrifuge, la brise de mer, l’ilot de chaleur urbain, la turbulence, la rugosité du sol, la convection, les zones de subsidences et d’ascendances, la condensation, l’évaporation, la nucléation, les nuages, le transport éolien, l’équateur météorologique, les phénomènes météorologiques ainsi que les conséquences des gradients (contrastes) des différents paramètres physiques (température, pression, humidité…) ont été mis en évidence et expliqués de façon pédagogique et ludique.

Photo 1 : Démonstration dédiée aux étudiants de 2ème année de l’ESA, afin de les aider à trouver de l’inspiration

Photo 2 : Présentation des phénomènes météorologiques, dédiées aux étudiants de 2ème année de l’ESA, afin de les aider à trouver de l’inspiration

Photo 3 : Explication du fonctionnement d’un anémomètre ultrasonique permettant de mesurer la vitesse du vent et d’étudier la turbulence

Photo 4 : Transmission de la culture scientifique par une approche ludique. Par exemple, la force de Coriolis a été expliquée sous forme de jeu afin de répondre à la question : Pourquoi les ouragans tournent-ils dans un sens dans l’hémisphère nord et dans le sens opposé dans l’hémisphère sud ?.

Par ailleurs, la fameuse machine à tornade a permis de démontrer le côté spectaculaire des mouvements de l’air à partir de la formation du tuba observable à l’aide de traceurs (aérosols) et de la lumière. La variation temporelle et spatiale de la concentration des aérosols, à l’intérieur de la cavité de la machine, génère un contraste perceptible à l’œil nu par la diffusion de la lumière. La structure de la tornade a été nettement perçue par nos artistes grâce à l’utilisation d’une nappe laser donnant lieu à une coupe horizontale du tuba. Au-delà de la tornade, la nappe laser a été l’occasion de visualiser les tourbillons générés par la turbulence de l’air (Photo  5). La prise de conscience de la présence de la turbulence omniprésente autour de nous, a suscité beaucoup de questions à ce sujet. D’ailleurs, le caractère multi-échelle de la turbulence a été l’opportunité de présenter aux étudiants, l’anémomètre ultrasonique pour l’étude de la turbulence. Des grands tourbillons aux petits tourbillons, la cascade des énergies (selon la théorie de Kolmogorov) a été un sujet apprécié par les étudiants en art. De la 2D à la 3D, les expériences autour de la turbulence pourraient donner quelques idées aux jeunes artistes pour développer leur future création. Au-delà de l’aspect mécanique, une caméra thermique a été présentée aux jeunes artistes (suite à la sollicitation de Léa, étudiante en 2ème année) afin de leur expliquer le potentiel et les limites de ce dispositif. Par ailleurs, cette caméra a été testée pour la première fois sur la tornade afin d’essayer de percevoir les gradients thermiques des aérosols mais aussi sur d’autres fluides comme l’eau (Photo 6)

Photo 5 : La machine à tornade a suscité la curiosité des jeunes artistes

Photo 6 : Exploitation de la caméra thermique par les étudiants de 2ème année de l’ESA, mettant en évidence les gradients de température

A l’issue des démonstrations, un échange a pu s’établir entre les scientifiques et les artistes afin d’essayer de répondre aux questions suivantes :

– « Les principes, les méthodes et les instruments en vigueur dans cette science, ou bien encore les objets, employés aujourd’hui et au sein de notre aire culturelle aussi bien qu’en d’autres temps et en d’autres lieux, à dessein de prédire le temps ou de nous prémunir de ces effets, peuvent-ils être des sources de spéculations plastiques ? »

– « En quoi une attention portée aux phénomènes atmosphériques, aux variations climatiques et aux qualités de l’air pourrait-elle influer sur une plasticité à l’œuvre ? »

– « La pratique artistique, à l’instar de la navigation en mer, gagnerait-elle enfin à s’adosser à la météorologie ? » 

Cette intervention a pu se poursuivre l’après-midi en compagnie de leurs homologues anglais, provenant de Margate, en visite à Dunkerque. Les étudiants anglais ont profité de la présence des chercheurs afin de pouvoir s’épanouir devant les expériences qui ont d’ailleurs été pleinement mis au profit des étudiants de 2ème année de l’ESA pour préparer leur projet d’Initiation à la recherche création.

Au cours de cette journée, une visite de l’ESA a permis de aussi de contribuer au potentiel que peut générer un partenariat entre l’ULCO et l’ESA. Une convention entre ses deux établissements pourrait voir le jour.

Remerciements :

Anne RIVOLLET (Directrice de l’ESA du site de Dunkerque), Cyril GRIGNON, Laëtitia LEGROS, Delphine RICHE, Marc FOURMENTIN, Sylvain BILLET et Colette.

Photos 7 : Démonstration des expériences, en compagnie des homologues anglais de l’ESA, provenant de Margate, en visite à Dunkerque